Etat des lieux : Lorsque j'ai acheté ce poste, il était en bon état pour son age. Les pieds, le cadre et le décor représentant un oiseau, emblème de la marque GMR, sont en métal chromé. Ils laissent penser à un poste haut de gamme de l'époque, 1936 pour être précis. 
L'impression se confirme en retournant le poste, avec un carton arrière bien fixé avec des attaches bien conçues, et toujours fonctionnelles. En plus du traditionnel réglage de la tension du secteur, une molette de réglage de la tonalité Aigu - Grave se trouve bizarrement à l'arrière du poste... Pas très pratique de par la taille et le poids de l'appareil !
L'intérieur du poste confirme la perception de qualité, avec de beaux blindages des bobinages et des tubes. A part une bonne couche de poussière, les composants sont en très bon état. A noter le transfo à gauche de forme peu courante.
La marque GMR : C'est le premier poste de cette marque que je restaure. On trouve peu d'informations sur cette marque, qui a été active de 1920 à 1960, et qui a connu son heure de gloire entre 1930 et 1940, avec un nombre important de modèles proposés. La production des années 50 se fait moins abondante et les modèles proposés très communs, voir un peu dépassés pour les derniers en 1960. GMR sont les initiales de "Georg, Montastier et Rouge", et l'enseigne était localisée au 8 Boulevard Vaugirard à Paris, ainsi qu'à Montrouge. Impossible de savoir s'il y a un rapport entre le mot "Rouge" de la marque et la ville de Montrouge ou s'il ne s'agit que d'une coïncidence entre l'un des éventuels créateurs de la marque et la dite ville... Le châssis est en très bon état pour son age. | | Schéma - Cliquez pour agrandir (source : www.doctsf.com) | | La restauration : Caractéristiques du poste : - Année de sortie : 1936
- 8 Lampes : 6A7, 6B7, 6D6, 42, 80
- 3 gammes : PO, GO, OC
- Dimensions : 51x38x23 cm
- Fréquence MF : 122 KHz
- Prise PU pour tourne disque
Sous le chassis, on remarque que quasiment tous les condensateurs sont étiquetés G.M.R. J'en conclus qu'ils sont d'origine. Est-ce que le constructeur fabriquait lui même ses condensateurs ? Probablement... Au vu de ce constat, je décidai alors d'essayer de conserver le maximum de composants du poste, en ne changeant que ce qui est nécessaire. A voir ce que cela donnera. Je m'aperçois que ce poste a déjà été réparé. Les fils des filaments des lampes ne sont pas en coton comme les fils de l'époque, mais en plastique. De même le double condensateur de filtrage possède des connexions plus récentes que celles des années 30, et des traces d'interventions sont visibles sur le dessus du chassis. Il a été changé... Le dessous du châssis Le chassis est peint, et chaque lampe est repérée par son numéro. Très pratique, et rare. Les condensateurs portent la marque du poste G.M.R. Le réglage de la tonalité est situé à l'arrière du poste. Pas très pratique... Après les tests habituels, la première mise sous tension se passe bien. Avec une antenne, le poste capte des stations sur les gammes d'ondes. Finalement, seul le condensateur de liaison avant la lampe finale a du être changé. Pour rester dans ce qui faisait à l'époque, et pour ne pas dépareiller avec les autres condensateurs, j'ai intégré le nouveau condensateur dans le tube en verre de l'ancien. Pour cela, j'ai procédé de la façon suivante : - réchauffer le condensateur dans de l'eau bouillante pour pouvoir extraire le condensateur du tube de verre
- en profiter pour retirer délicatement l'étiquette, puis la laisser sécher
- nettoyer le tube de verre si besoin
- positionner le condensateur neuf dans le tube de verre, en prolongeant une de ses pattes si besoin
- boucher les extrémités avec de la colle transparente pour pistolet chauffant
- une fois la colle sèche, noircir les extrémités (peinture noir ou feutre indélébile)
- recoller l'étiquette à la colle blanche
On obtient ainsi un condensateur neuf dans un contenant d'époque.  Le condensateur neuf positionné dans le tube de verre  Les extrémités sont bouchées avec de la colle, puis noircies Une fois l'étiquette recollée, impossible de détecter la différence ! Bien que n'ayant pas fière allure, la majorité des condensateurs d'époque fonctionnent encore... A l'arrière du châssis, on trouve les restes d'un timbre attestant de l'appartenance de la marque au S.C.R.E.F., un syndicat professionnel français de constructeurs de radios Les blindages des tubes et des bobinages étant de belle facture, ils ont été consciencieusement nettoyés et briqués, afin d'être mis en valeur. Ca brille ! Quel dommage de devoir enfermer ce beau châssis dans la caisse en bois ! La caisse était en bon état, malgré quelques traces du temps par endroits. Quelques retouches ont été appliquées, et la caisse a été nettoyée à l'eau japonaise. Les décors chromés ont été également nettoyés, d'abord à la laine d'acier, puis polis. Détails du cadran et d'un bouton. Les ondes courtes sont repérées par le sigle "OTC" pour Ondes Très Courtes.
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